Comment je rassure ma fille lorsqu’elle fait des cauchemars

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Lorsque ma fille aînée, Victoria, eut 3 ans, elle se mit soudainement à se réveiller fréquemment la nuit entre 3 et 4 heures du matin. Elle sanglotait, criait “maman, papa”, bien réveillée mais paralysée dans son lit et semblant tout simplement terrorisée. Elle nous disait qu’un « lion était là dans sa chambre, prêt à la dévorer ! »

Malgré nos paroles rassurantes, elle avait du mal à se rendormir rapidement et tranquillement, et ce plusieurs jours d’affilée. J’ai alors fait quelques recherches et suis tombée sur le livre de Marie Thirion, Le Sommeil, le Rêve et l’Enfant  - cela m’a grandement aidée à mieux comprendre les principales causes et circonstances favorisantes des cauchemars, ainsi que des conseils sur la meilleure conduite à tenir lorsqu’ils surviennent.

Je suis ravie de vous en partager les clés principales dans cet article :

Qu’est-ce qu’un cauchemar ?

 Les cauchemars existent chez tous les enfants de façon occasionnelle et sont particulièrement fréquents entre 2 et 6 ans, période où les nouvelles acquisitions et découvertes sont très actives.

Un cauchemar survient en fin de nuit au moment où les rêves sont les plus intenses. L’enfant est toujours réveillé et conscient. Il reconnait ses parents et paraît effrayé. Selon son âge, il sait ce qui lui a fait peur et peut l’exprimer. Cependant, les images de ce mauvais rêve peuvent rester présentes longtemps dans son esprit.

Le contenu des cauchemars se répartit généralement comme suit: à 2 ans : peur d’être mordu, mangé ou attaqué ; de 3 à 5 ans : présence d’animaux féroces !

Comme la frayeur est très intense et bien mémorisée, l’enfant a peur de se rendormir, peur de se recoucher seul, peur de retrouver ce cauchemar dans son lit. Cette angoisse peut s’étaler sur plusieurs nuits ou plusieurs semaines, rendant le coucher difficile, acrobatique : l’enfant s’accroche au cou de ses parents, ne veut pas être posé dans son lit, refuse de gagner sa chambre, veut laisser la lumière…

Cette description correspond absolument à ce que j’ai pu vivre personnellement avec ma fille.

Il faut bien différencier les cauchemars des terreurs nocturnes, qui apparaissent généralement en début de nuit pendant le sommeil profond. L’enfant est alors inconscient de la présence de ses parents (le sujet des terreurs nocturnes fera l’objet d’un prochain article).

Quelles sont les circonstances favorisantes ?

Dans les circonstances favorisantes à l’apparition de cauchemars, on trouve souvent :

  1. Des changements bouleversant le rythme de vie/ l’environnement de l’enfant, comme une nouvelle crèche ou école, une séparation mal vécue avec la maman, ou encore l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille

  2. Les périodes charnières de développement : acquisition du langage, de la propreté

  3. Une grande frayeur survenue dans la journée : un chien qui a effrayé votre enfant, une altercation entre ses parents

  4. Le manque de sommeil : notamment lorsque la sieste de l’après-midi est abandonnée par l’enfant

Chez nous, nous avons cumulé au moins trois de ces circonstances favorisantes, avec vers les 3 ans de Victoria : l’arrivée de sa sœur, une nouvelle crèche et la fin de la sieste ! Pas étonnant…

Que pouvez-vous faire pour aider votre enfant?

  1. Routine : temps de sommeil adapté la journée et routine du soir

Assurez vous que votre enfant ait un temps de sommeil adapté à son âge et encouragez la sieste ou temps de repos. N’abandonnez pas la dernière sieste trop tôt(pas avant 3 ans), et instaurez un temps calme apres le repas pour donner a votre enfant la chance de se reposer après 3 ans. Si votre enfant est scolarisé, rattrapez vous le weekend!

Chez nous, 13h-15h= sieste ou lecture pour tout le monde (y compris les parents)

Ne négligez pas non plus la routine du soir avant le coucher, en privilégiant le calme et les câlins, ainsi que les paroles rassurantes. Cela permet de donner des repères à votre enfant et un rythme familier. Bain, dîner au calme, histoires, câlins…

“Un enfant ne peut s’endormir sereinement que s’il a eu, pendant la journée, sa dose d’affection. Voilà pourquoi il est essentiel d’inclure des moments de tendresse dans le rituel du coucher : une histoire, des câlins, un bercement ou des gestes rassurants qui prouvent à l’enfant qu’il est aimé.”

2. Communication: apaisez votre enfant avec des paroles rassurantes

 Votre enfant est réellement effrayé, et avant 4 ans ne peut pas bien saisir ou interpréter la notion de rêve - pour lui tout est réel et est vraiment arrivé. 

Ce dont il a besoin, c’est de parents calmes et apaisants, qui lui disent qu’il ne risque plus rien puisqu’ils sont là.

S’il est en âge de le verbaliser, encouragez plutot votre enfant à raconter son cauchemar tout en le serrant fort dans vos bras pour qu’il se sente contenu et rassuré. Vous pouvez par exemple lui dire « Ce n’était pas drôle, tu as eu peur ! C’était un mauvais rêve, « ça » (le lion) n’existe pas pour de vrai, cela n’arrivera pas. Tu peux te rendormir tranquillement

Evitez de nier la réalité de ce qu’il vient de vivre et son sentiment (par exemple en disant « Tu n’as aucune raison d’avoir peur »), car il est bel et bien paniqué et a peur que cet évènement se reproduise. Ne rentrez pas non plus dans le jeu du cauchemar (comme vérifier sous le lit que le monstre n’y est pas). En effet pour un enfant, ses parents ne mentent jamais, et cela ne fait que le conforter dans l’idée que le danger est bien réel

3. Outil pratique: astuces pour l’aider à se rendormir

Après l’avoir rassuré avec vos paroles et bras, vous pouvez allumer une lumière douce et l’emmener aux toilettes pour lui changer les idées. Dans la même veine, n’hésitez pas également à lui proposer un verre d’eau et éventuellement, pour les plus grands, lire quelques pages d’un livre

Le lendemain, on peut faire dessiner son cauchemar puis l’entourer pour l’emprisonner. Puis le déchirer en morceaux et le jeter à la poubelle

Conclusion

Pour faire face aux cauchemars, vos meilleurs alliés, sont:

1. Une routine de sommeil et de coucher rassurante et adaptée à l’âge de votre enfant - à télécharger gratuitement ici

2. Une pincée de communication sécurisante et apaisante

3. Une dose d’astuces pour l’aider a se rendormir sereinement!

Surtout, rassurez-vous : les cauchemars, tout comme les rêves, sont normaux, absolument indispensables à l’enfant pour grandir et évoluer.

Si il n’arrive pas à les surmonter ou bien qu’ils perdurent dans le temps, cela peut être la traduction d’une angoisse plus profonde - n’hésitez pas dans ce cas à consulter un thérapeute (sensibilise a l’Angoisse de Séparation est encore mieux!)

Avez vous dejà eu a faire face à des cauchemars, si oui comment avez vous réagi? Postez toutes vos questions en commentaire ci-dessous, je serai ravie de vous aider à y voir plus clair!


References:

  • Dr Marie Thirion, Le sommeil, le reve et l’enfant, Albin Michel, 2011

  • Bernadette Lemoine, Petites Phrase a leur dire pour les aider a grandir, Albin Michel, 2018

  • Brigitte Langevin, S.O.S. cauchemars, Montréal, Flammarion Québec, 2005

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